Sa renaissance, sa grave blessure, les prémices de sa reconversion et ses adieux avec Haaland : il était une fois Axel Witsel à Dortmund
Axel Witsel retrouve le Mur jaune du BVB, deux ans après l’avoir quitté, avec un avantage d’un but.
- Publié le 16-04-2024 à 06h44
- Mis à jour le 16-04-2024 à 11h21
“Il devrait y avoir 81 000 personnes. L’ambiance sera très chaude”. La dernière fois qu’Axel Witsel a foulé la pelouse du Signal Iduna Park, ils étaient 80 500 à scander son nom lors de sa sortie à quelques minutes du coup de sifflet final. C’était il y a deux ans, le 14 mai 2022, et le Liégeois de 35 ans apparaissait pour la toute dernière fois sous le maillot du BVB.
“Je suis triste de partir, mais très fier de dire que je représente ce club depuis 4 ans. Je me suis fait de nombreux amis formidables, j’ai joué avec des joueurs de haut niveau, j’ai travaillé avec un personnel formidable”, lançait-il après la victoire contre l’Union Berlin (2-1), qui fut aussi la dernière d’Erling Haaland avant son départ à Manchester City, et de l’emblématique directeur sportif Michael Zorc, l’homme qui a réglé la venue de Witsel quatre ans plus tôt.
Désireux de revenir en Europe après dix-huit mois en Chine, loin des frissons du haut niveau, le Diable rouge a trouvé en Dortmund le point de chute idéal. Un club historique, un outsider au titre national, un participant régulier à la Ligue des champions et la promesse d’un rôle important. Le tout à seulement deux heures de route de Liège et de ses proches. “C’est un joueur d’une grande expérience internationale qui possède toutes les compétences pour diriger le milieu de terrain : compréhension tactique, puissance, vitesse, créativité et mentalité”, s’est réjoui Michael Zorc le jour de sa signature, le 6 août 2018.
Il possède toutes les compétences pour diriger le milieu de terrain.
Buteur dès son premier match de Bundesliga, Axel Witsel est tout de suite devenu un titulaire indispensable dans l’entrejeu de Lucien Favre. Tout comme avec son successeur Edin Terzic, dès décembre 2020. Sauf qu’il n’aura finalement disputé que cinq matchs sous ses ordres… à cause de la terrible déchirure au tendon d’Achille subie le 9 janvier, à cinq mois de l’Euro. “On aurait dit qu’un morceau de bois s’était brisé en deux”, a-t-il témoigné.
S’en est suivie une longue et pénible période de souffrance, loin des terrains et même de ses proches, puisqu’il logeait dans un appartement à Anvers pour faciliter les séances de rééducation. Mais à la fin de laquelle un double grand bonheur est venu le récompenser. D’abord celui de l’arrivée de sa troisième fille, Aydji, née au début du mois de mai. Puis évidemment celui de sa participation miraculeuse à l’Euro. “Je ne me suis jamais dit que c’était impossible, j’y ai toujours cru. C’était une blessure grave, mais l’Euro a toujours été dans un coin de ma tête.”
Le test défensif
Le retour à Dortmund quelques semaines plus tard s’est fait avec Marco Rose, l’entraîneur qui aura sans le savoir joué un rôle dans son départ et surtout dans sa future destination. Car au début de cette saison 2021-2022, la dernière avant la fin de son contrat, Witsel a dû jouer les dépanneurs dans la défense centrale du BVB. “Ce n’est pas ma position. Tout le monde sait que je préfère jouer milieu défensif”, répète-t-il, malgré cinq apparitions à cette position, aux côtés de Manuel Akanji dans une défense à quatre… qui ne lui convenait en réalité pas.
Sans automatismes à ce poste, sans les atouts physiques d’un vrai défenseur central et avec une vitesse limitée, le Liégeois a connu de grandes difficultés dans cette reconversion forcée. Sauf contre Francfort, face à qui Dortmund dominait largement le ballon. Ses atouts à la construction ont enfin pu éclater… pour mettre la puce à l’oreille de l’Atletico. “Nous voulions être dominateurs dans le jeu, donc nous avions besoin d’un joueur calme et avec beaucoup de qualités au ballon”, s’est justifié Marco Rose, dont le style habituellement en transition rapide ne collait pas forcément aux qualités de Witsel.
J'ai passé quatre belles années là-bas.
Ce fut d’ailleurs l’un des arguments utilisés par le BVB pour sa non-reconduction de contrat quelques mois plus tard, au bout de 145 rencontres passées dans la vareuse jaune et noir. “J’ai passé quatre belles années là-bas, a-t-il confié la semaine dernière à beIN Sports. Nous avions une très bonne équipe avec beaucoup de qualités. Elle a beaucoup changé aujourd’hui, mais il reste quelques joueurs, comme Marco Reus, Mats Hummels, Emre Can ou Jadon Sancho.”
Edin Terzic est quant à lui revenu sur le banc après le licenciement de Rose pour insuffler une nouvelle dynamique. “Ils pressent beaucoup, ils aiment avoir la possession du ballon, ils ont des joueurs très rapides qui peuvent faire la différence”, observe Witsel, devenu de son côté l’un des meilleurs atouts de l’Atletico dans sa défense à cinq et même l’une des pièces maîtresses du “Cholo-taka”, le nom donné à la nouvelle philosophie de jeu de Diego Simeone qui tentera de garder son avantage acquis mercredi dernier à Madrid.